3
Substitution ?

 

 

 

Le matin de notre départ, je descendis au village pour acheter les provisions de la semaine, car nous ne serions absents que deux ou trois jours. Je passai chez le boulanger, chez l’épicier, chez le boucher. Je prévins les commerçants que, si quelqu’un, requérant les services de l’Épouvanteur, sonnait la cloche au carrefour des saules, il n’aurait pas de réponse.

Sur le chemin du retour, mon sac me parut plus léger qu’à l’ordinaire. La pénurie se faisait sentir. Dans le Sud, la guerre continuait, et les nouvelles étaient mauvaises. Nos forces battaient en retraite ; tant de vivres étaient réquisitionnés pour nourrir l’armée que la population la plus pauvre mourait de faim. À Chipenden la situation s’était encore dégradée. On voyait au fil des semaines davantage de visages faméliques, de maisons abandonnées. Des familles entières étaient montées vers le Nord dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions de vie.

 

Mon maître et moi partîmes d’un bon pas. Comme d’habitude, je portais mon bâton et nos deux sacs, mais cela m’était égal. L’idée de revoir bientôt maman me donnait des ailes. Au bout d’un moment, toutefois, l’Épouvanteur ralentit. Je l’avais distancé, et je dus m’arrêter pour l’attendre. À sa mine, je vis qu’il était irrité.

— Pas si vite, petit ! grogna-t-il. Mes vieilles jambes n’arrivent pas à te suivre. Nous avons quitté Chipenden avec une journée d’avance, ta mère n’arrivera pas avant demain.

Le lendemain, en fin d’après-midi, avant même d’avoir atteint la colline du Pendu, je vis des tourbillons de fumée s’élever du côté de la ferme. Une bouffée d’angoisse me fit battre le cœur. Cela me rappelait l’attaque des sorcières de Pendle, l’année précédente. Elles avaient brûlé notre grange, dévasté la maison, volé les malles de maman, enlevé Jack, Ellie et la petite Mary.

Or, quand nous entamâmes la descente sur l’autre versant, la peur fit place à l’étonnement. Derrière la ferme, une douzaine de feux étaient allumés, une odeur de bois brûlé et de viande rôtie emplissait Pair, Qui pouvait bien camper dans la prairie ? Jack n’aurait jamais autorisé des étrangers à s’installer sur ses terres, et je me demandais si cela avait un rapport avec l’arrivée de maman.

Mais je ne m’interrogeai pas plus longtemps, car je sus aussitôt qu’elle était déjà à la maison. Ce n’était pas à cause du filet gris montant de la cheminée pour se perdre dans le ciel clair. Non, sans que je puisse expliquer comment, je sentais sa présence. Les larmes me brouillèrent la vue.

— Maman est là, dis-je à mon maître en sautillant d’impatience.

— Tu as sans doute raison, petit. Cours la saluer. Vous avez beaucoup à vous dire, et vous aurez besoin d’être seuls. Je t’attendrai ici.

Je le remerciai d’un sourire et m’élançai sur la pente. Avant que j’aie pénétré dans la cour de la ferme, mon frère Jack surgit au tournant du sentier. La dernière fois que je l’avais vu, il se remettait à peine de l’affreux traitement que lui avaient infligé les sorcières. Il avait été à deux doigts de mourir. À présent, sous ses sourcils broussailleux, son visage était bruni par le soleil ; il paraissait de nouveau en pleine santé. Il me gratifia d’une étreinte digne d’un ours, qui expulsa l’air de mes poumons.

— Ça fait plaisir de te revoir, Tom ! s’exclama-t-il joyeusement en me tenant à bout de bras.

— Et moi, je suis heureux de te voir si en forme !

— C’est à toi que je le dois ! Ellie m’a tout raconté. Sans ton intervention, je serais désormais six pieds sous terre. Je ne saurai jamais assez te remercier.

Je n’avais aucune envie de raviver les pénibles souvenirs de la Tour Malkin[3]. J’enchaînai donc, plein d’espoir :

— Maman est arrivée, n’est-ce pas ?

Il me le confirma d’un hochement de tête, le visage rembruni. Il parut soudain mal à l’aise, et je lus de la tristesse dans son regard :

— Oui, Tom, elle est là, et très impatiente de te voir. Mais je préfère te prévenir : tu vas la trouver changée.

— Changée ? En quoi est-elle changée ?

— J’ai eu du mal à la reconnaître. Il y a au fond de ses yeux quelque chose de… sauvage. Et elle a rajeuni, comme si le cours des années s’était inversé. Je sais, ça paraît impossible ; pourtant, c’est vrai.

Je n’en dis rien à mon frère, mais je ne comprenais que trop bien la raison de cette transformation. Les sorcières lamias échappent à la loi du vieillissement telle que la subissent les humains. Comme la lecture du Bestiaire me l’avait révélé, les lamias devenues domestiques ressemblaient à de très belles femmes. Hors de ce contexte, elles retrouvaient peu à peu leur aspect sauvage. Sans doute maman avait-elle entamé ce processus. C’était une idée aussi troublante qu’effrayante, je préférais l’écarter de mon esprit.

Jack ne dissimulait pas son anxiété. Il me questionna d’une voix hésitante :

— Tom, toi qui es instruit dans ces sortes de choses, qu’en penses-tu ? Si c’était une… substitution ? Si elle avait été capturée par des êtres malfaisants, là-bas, en Grèce, et remplacée par l’un d’eux, qui aurait pris son apparence ?

— Non, Jack, bien sûr que non, répondis-je, rassurant. Ce type de maléfice n’existe pas, ce ne sont que des superstitions. Ne t’inquiète pas. La chaleur de son pays natal lui a fait du bien, voilà tout ! J’ai hâte de l’embrasser, on en reparlera plus tard. Où est James ?

— Il travaille. Il gagne plus d’argent avec sa forge que moi en exploitant mes terres. Mais je suis sûr qu’il trouvera du temps à consacrer à son petit frère.

Depuis les événements de Pendle, James s’était installé à la ferme pour aider Jack, tout en continuant à exercer son métier de forgeron. Je me réjouissais d’apprendre que ses affaires marchaient bien.

Me souvenant alors des feux que j’avais vus depuis la colline du Pendu, je demandai :

— Qui sont ces gens qui campent dans la prairie ?

Jack eut un froncement de sourcils courroucé :

— Des sorcières de Pendle, figure-toi ! Une idée de maman. Dire qu’elles osent être là, à occuper mon champ, après ce qui s’est passé l’an dernier !… Elles n’en ont aucun droit, si tu veux mon avis.

Des sorcières de Pendle ? Elles avaient fait subir à Jack et à sa famille un véritable enfer l’année précédente ; je comprenais la colère de mon frère. Pourquoi notre mère les avait-elle autorisées à s’installer si près de la maison ?

Avec un geste d’incompréhension, je m’engageai dans la cour. Derrière la grange, face à l’arrière de la maison, j’aperçus un nouveau bâtiment : la forge. À l’extérieur, un fermier tenait par la bride un cheval attendant d’être ferré. Je faillis héler James, mais j’avais trop hâte de revoir maman.

En approchant de la maison, j’eus la surprise de découvrir les rosiers grimpants en pleine floraison. Lors de mon dernier passage, ils semblaient morts. Leurs tiges noircies avaient été à moitié arrachées du mur quand le Malin avait attaqué la ferme dans l’intention de me tuer. À présent, un réseau de branches vertes s’accrochait aux pierres, et des fleurs d’un rouge brillant s’épanouissaient au soleil.

Je m’arrêtai devant la porte de derrière et frappai. J’avais grandi dans cette demeure, mais elle n’était plus la mienne, désormais. La politesse exigeait que j’annonce mon arrivée.

— Entre, mon fils, répondit maman.

Au son de sa voix, une boule d’émotion m’obstrua la gorge. Elle m’avait tellement manqué ! Je poussai le battant, pénétrai dans la cuisine, et nous fûmes face à face.

Perchée sur un haut tabouret, elle remuait le contenu d’une marmite qui bouillonnait sur le fourneau. Comme toujours, elle avait tiré les rideaux pour se protéger du soleil. Elle sauta à terre et vint vers moi. Alors, malgré la demi-obscurité, je compris ce que Jack avait voulu dire. Oui, elle avait changé. Elle paraissait plus jeune que lors de notre dernière rencontre, dix-huit mois plus tôt. Ses hautes pommettes saillaient plus que jamais dans son visage aminci. Pas un seul fil d’argent ne striait sa chevelure noire. Elle me souriait ; pourtant, je détectai dans son regard une expression hagarde, presque sauvage.

— Oh, mon fils…, soupira-t-elle en m’enveloppant de ses bras. Que c’est bon de te retrouver !

La chaleur de son corps me pénétra, et j’étouffai un sanglot.

Elle me repoussa doucement, me tint à une longueur de bras pour me contempler. Puis elle soupira :

— Assieds-toi, nous avons beaucoup à nous dire, et il nous faut garder la tête sur les épaules.

Nous prîmes nos places habituelles, de chaque côté de la cheminée. J’avais hâte de l’interroger sur Alice, de savoir si elle était vraiment la fille du Diable. Néanmoins, cette question devrait attendre. Maman n’avait pas entrepris un tel voyage sans une raison sérieuse.

— Comment vas-tu, Tom ? Comment se porte ton maître ?

— Nous allons bien, maman. Et toi ? Que s’est-il passé en Grèce ?

— Ce fut très dur…

Elle soupira de nouveau, une expression anxieuse déforma ses traits. Je crus un instant que l’émotion allait l’empêcher de parler. Mais elle se ressaisit et continua sur un ton professionnel :

— Venons-en au fait : je suis allée à la Tour Malkin et j’ai récupéré dans les malles que je t’ai données les sacs contenant ma fortune. Je souhaitais que cette somme te serve à défendre le Comté. Or, les choses ont mal tourné, dans mon pays. La situation est plus que critique, là-bas. Pour financer les actions à entreprendre si nous voulons éviter un désastre irréversible, cet argent m’est absolument nécessaire. Acceptes-tu de me le rendre ?

— Bien sûr, maman ! Il t’appartient, de toute façon. C’est pour lutter contre l’Ordinn ?

— Oui, Tom. Ton maître t’a-t-il expliqué ce que nous affrontons, en Grèce ?

— Il m’a dit ne pas savoir grand-chose à propos de cette créature. Il compte beaucoup sur tes informations. Il est resté sur la colline du Pendu pour nous laisser discuter en privé ; il souhaite te parler ensuite.

— Eh bien, voilà un souhait facile à exaucer, bien que je craigne fort qu’après notre entrevue, la relation entre nous soit quelque peu tendue. Ton maître est un homme de haute moralité, très attaché à ses principes. Il se pourrait qu’il n’approuve pas mes plans. Enfin, nous verrons. C’est la meilleure solution, peut-être le comprendra-t-il. Ce qui nous amène au deuxième point dont je voulais te parler. J’ai besoin de toi, mon fils. Il faut que tu m’accompagnes là-bas, en Grèce, pour m’aider à lutter contre l’obscur. D’autres nous apporteront leur secours. Mais tu possèdes un don particulier, qui peut marquer la différence et faire basculer la situation en notre faveur. J’aurais préféré t’éviter cela ; je dois pourtant te le demander. Viendras-tu avec moi ?

Sa requête me laissa pantois. Je me devais au service du Comté, et maman m’avait elle-même destiné à devenir épouvanteur. Toutefois, comment aurais-je pu refuser ?

— Bien sûr, maman, je viendrai. Mais M. Gregory partira-t-il avec nous ? Ou de vrai-je suspendre mon apprentissage quelque temps ?

— J’espère sincèrement qu’il sera du voyage. Cependant, c’est à lui d’en décider.

Curieux, je la questionnai :

— Quels sont tes plans ? À quoi va te servir ton argent ?

— Tu le sauras en temps voulu.

Comprenant qu’il était inutile de l’interroger plus avant, je changeai de sujet :

— Maman, j’ai autre chose à te demander, à propos d’Alice…

Son visage s’assombrit et, avant même d’avoir formulé ma question, je craignis le pire. Je poursuivis :

— Le Malin m’a dit qu’Alice était sa fille. Il mentait, n’est-ce pas ? Ce n’est pas vrai ?

Elle posa sur moi un regard attristé :

— Pour une fois, il ne mentait pas. Ça me chagrine de te le dire, car je connais ton affection pour cette jeune personne. Hélas ! c’est vrai. Alice est l’une des filles du Diable.

Je crus que mon cœur s’arrêtait de battre. Maman continua :

— Elle n’est pas pour autant condamnée à l’obscur. Nous avons tous une chance de rédemption. Crois-moi, Tom, Alice elle-même peut encore être sauvée.

Je compris alors qu’au fond de moi, je savais déjà la vérité. Je repris calmement :

— Depuis quand le sais-tu ?

— Depuis le premier instant où je l’ai vue. Le jour où tu l’as amenée à la ferme.

— Et tu ne m’en as rien dit ?

Elle secoua la tête en silence. Dérouté, je poursuivis :

— Ce jour-là, tu m’as expliqué qu’Alice et moi, nous étions l’espoir et l’avenir du Comté, que mon maître aurait besoin de nous à ses côtés ! Ça n’a pas de sens !

Maman se leva de son siège et vint poser les mains sur mes épaules. Me fixant droit dans les yeux avec un mélange de tendresse et de fermeté, elle déclara :

— Ce que j’ai dit ce jour-là, je le maintiens. Tu comptes beaucoup pour Alice ; ce sont ses sentiments pour toi qui la protègent de l’emprise de l’obscur.

— Il y a quelques jours, elle m’a prévenu de la présence d’une ménade dans le jardin de l’Épouvanteur. Sans elle, je serais mort.

Maman se montra aussitôt alarmée :

— Une ménade ? Je les savais conscientes de la menace que je représente… Mais je n’aurais jamais imaginé qu’elles connaissaient ton existence ni qu’elles enverraient une tueuse jusqu’au Comté. L’obscur a brouillé mes capacités de prédiction. Des choses que j’aurais dû voir m’ont été cachées, et cela au plus mauvais moment possible…

Elle semblait vraiment effrayée. J’ajoutai :

— Elle venait de Grèce. Pourtant, je ne comprenais pas un mot de ce qu’elle me criait.

— Il existe de nombreux dialectes. Et sa transe meurtrière ne devait pas arranger les choses. Il est difficile de communiquer avec une ménade, car ces créatures sont plus émotives qu’intelligentes. Elles n’écoutent que leur propre voix intérieure. Cependant, ne les sous-estime jamais. Elles sont nombreuses et d’autant plus puissantes. En tout cas, nous pouvons être reconnaissants envers Alice. Si elle accepte l’idée que sa naissance ne la destine pas forcément à devenir une pernicieuse, elle peut se révéler un formidable adversaire pour son propre père. Ensemble, elle et toi, vous avez une chance de le vaincre, au bout du compte.

— Ensemble ? Jamais M. Gregory ne l’acceptera !

— Tu as raison, je le crains. De même aura-t-il sûrement beaucoup de réticence à approuver mes projets…

Une fois de plus, elle se tut, refusant de m’en révéler davantage. Que me cachait-elle ? D’un ton presque accusateur, je lançai :

— Ces gens qui campent dans la prairie, Jack dit que ce sont des sorcières de Pendle. Ça ne peut pas être vrai !

— Pourtant, ça l’est. Nous avons besoin d’elles, Tom. Besoin de leur aide.

— Des sorcières ? Maman ! Nous n’allons pas faire alliance avec des sorcières ?

L’énormité de la situation me frappa soudain. Je ne prévoyais que trop bien la réaction de l’Épouvanteur.

Maman posa sur mon bras une main apaisante :

— Je savais que tu aurais du mal à comprendre, à cause de ce que John Gregory t’a enseigné. Mais, sans elles, nous n’avons aucune chance ; c’est aussi simple que ça. Or, nous devons abattre l’Ordinn. Nous n’avons pas le droit d’être vaincus. En cas de défaite, le Comté serait condamné, tout comme le reste du monde. Va, maintenant, et prie ton maître de venir. Tu nous laisseras seuls le temps que je lui parle.

 

Je retournai donc sur la colline du Pendu annoncer à l’Épouvanteur que maman l’attendait. Je ne lui en dis pas davantage, mais il dut lire le trouble sur mon visage car, tandis que nous descendions vers la ferme, il conserva un silence bourru.

Après l’avoir conduit jusqu’à la cuisine, je montai sur une petite butte d’où je pouvais observer le campement des sorcières. Le vent m’apportait un délicieux fumet de lapin en civet. Les gens du Comté, rationnés en nourriture, avaient tant chassé le gibier qu’il n’en restait presque plus. Nos visiteuses de Pendle devaient utiliser des méthodes bien à elles pour s’en procurer.

Je frissonnai en repensant à tout ce que j’avais vécu avec les sorcières. Je me souvenais de la fosse où Lizzie l’Osseuse m’avait emprisonné, je l’entendais encore aiguiser son couteau pour me découper vivant. Je revoyais l’affreux moment où Mab Mouldheel menaçait d’égorger la petite Mary si je ne lui remettais pas les clés des malles de maman.

Les sorcières – les pernicieuses – tuaient des innocents pour utiliser leur sang ou leurs ossements dans des rituels magiques. L’Ordinn devait être vraiment effroyable pour que maman ait résolu de s’allier avec ces malveillantes créatures de l’obscur. Je ne me sentais pourtant pas le droit de la blâmer. N’avais-je pas moi-même combattu aux côtés de Grimalkin pour venir à bout de Morwène et d’une horde de sorcières d’eau[4] ?

Le bruit d’une porte claquée avec violence me tira de mes réflexions. Je vis l’Épouvanteur traverser la cour à grands pas, le visage blême de fureur. Je courus à sa rencontre ; il obliqua vers la colline sans me laisser le temps de le rejoindre.

— Suis-moi, petit, aboya-t-il par-dessus son épaule.

Après avoir traversé la pâture, il s’arrêta à la barrière qui marquait la limite de nos terres et se retourna pour me fixer.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? demandai-je, inquiet.

La discussion avec maman avait mal tourné, c’était clair.

— Ce qui ne va pas ? Rien ne va, petit ! Rien ! Tu sais ce que je pense des compromissions. On ne fait pas alliance avec des sorcières et autres créatures de cette espèce en espérant échapper à la contamination. C’est le plus sûr moyen d’être entraîné soi-même vers l’obscur. Et, s’il y a quelqu’un qui ne doit pas prendre ce genre de risque, c’est bien toi. Voilà exactement ce que le Malin attend, je te l’ai déjà dit. Tu as donc une grave décision à prendre. Réfléchis bien !

— À quoi ?

— À la proposition de ta mère de partir en Grèce, de joindre vos forces à celles des sorcières et… hmmm… Elle te dira le reste elle-même, moi, j’en suis incapable, les mots resteraient coincés dans ma gorge. Je retourne à Chipenden. Si dans trois jours tu ne m’as pas rejoint, je saurai que tu as exaucé les vœux de ta mère. Auquel cas cela mettra un terme à ton apprentissage.

Sur ces mots, il franchit la barrière.

Je courus derrière lui :

— S’il vous plaît ! Attendez ! Discutons-en !

— Discuter ? Il n’y a rien à discuter ! Ta mère a conclu une alliance avec les sorcières de Pendle, ce qui est fait est fait. Alors, réfléchis, petit, et prends ta décision. La mienne est irrévocable.

Il se remit en route sans un regard en arrière, et je le vis disparaître entre les arbres. Avais-je bien entendu ? Il ne voudrait plus de moi pour apprenti ? Après tout ce que nous avions vécu ensemble ? J’étais choqué, blessé, furieux. Je ne méritais pas ça.

Je revins sur mes pas, traversai la cour et me dirigeai vers la porte de la cuisine. Il fallait que j’éclaircisse cette affaire.

Epouvanteur 6 - Le sacrifice de l'épouvanteur
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